Les apparences sont parfois trompeuses, sous un air de jeune premier, de fils de bonne famille, Nathanaël a eu une enfance difficile qui la façonné en l'homme qu'il est à présent. Une mère peu recommandable, qui s'occupait très mal de son fils, couchant avec de nombreux mecs, oubliant trop souvent de nourrir son enfant, elle a fait subir les pires choses qu'un enfant pouvait endurer. Il n'en parle jamais parce que pour lui, ce n'est ni à mentionner, ni à se souvenir. La malnutrition, la maltraitance, la colère, la frustration, toutes ses choses l'ont poussé à devenir cet homme dominant et torturé. Le traumatisme de l'assassinat sous ses yeux d'enfant de quatre ans, l'a plongé dans un mutisme durant les six prochaines années de sa vie. Il n'a repris la parole qu'à l'âge de 11 ans un jour par hasard alors que sa mère adoptive changeait l'eau des fleurs, il n'a prononcé qu'un mot ce jour-là, le mot qu'elle n'oubliera jamais. « rose. » Le nom des fleurs dont elle s'occupait.

Cette nouvelle vie a commencé pour lui, le jour où il rencontra sa nouvelle famille, Rebecca la mère aimante qui d'une certaine manière, lui donnait ce bonheur d'appartenir à une famille, son père Andrew, homme respectable. Gus, son frère d'adoption, plus jeune plus insouciant qui l'exaspère autant qu'il apprécie également. Il avait désormais sa famille, mais adolescent il restait un jeune homme difficile, violent, renfermé... Il est en colère, tout le temps, mal dans sa peau. L'environnement dans lequel il évolue n'est pas le sien, provoquant bagarre sur bagarre, fuyant les filles qui tentent de le connaitre. Il devient un jeune homme incapable d'oublier les blessures du passé, qui peut se venter d'y arriver ? Ne supportant pas qu'on le touche, n'acceptant pas qu'on le regarde, et la colère gronde de plus en plus. Il suivit de nombreux psy qui tentent de comprendre son mal, ce mal qui le ronge toujours un peu plus, Nathanaël ne veut pas en parler, il ne trouve pas cela assez intéressant, puis il connait la vérité : c'est uniquement de sa faute, comment il en serait autrement finalement ? Il n'a rien fait quand elle hurlait de l'aider, il n'a pas bougé, prostré dans sa cachette, il n'a rien fait.

C'est la rencontre malsaine et complètement inapproprié pour son âge qui fit la différence. Romy amie de la famille, femme âgée et autoritaire qui s'occupa de l'éducation "sexuelle" de Nathanaël. Elle était d'une beauté époustouflante, mais plus que tout elle le gifla pour son impertinence lorsqu'il refusa de tailler la haie de son jardin. Sa mère espérait qu'en travaillant pour Romy il puisse se faire de l'argent et surtout trouver une occupation autre que les bagarres au lycée. Rapidement, elle ne pu s'empêcher de l'embrasser, le prenant au dépourvu. Personne n'avait jamais réussi à le toucher comme cela. Oh physiquement, elle n'avait rien fait uniquement fourrer sa langue dans sa bouche, mais c'était la première fois. Elle abusa de lui à 15 ans, faisant de lui son soumis. C'est dans cette forme de relation avec les femmes qu'il a tenté de trouver un équilibre, apprendre à se canaliser. elle ne le touchait jamais et il apprenait à se contrôler, dans la maitriser des choses, il y avait tant de rage, tant de colère qu'elle apprenait à maitriser. Rapidement, il s'est démarqué, il n'a connu que cela, le sexe violent, la domination. Il a suivit également une formation afin de devenir cet homme qu'il est désormais. Comment provoquer du plaisir dans la violence. Nul ne sait la vie qu'il mène dans la sphère privée, il s'arrange toujours pour que personne ne soit au courant des femmes qu'il fréquente, sa famille le croit gay et il ne dément pas cette information, préférant noyer le poisson pour qu'on ne sache pas ce qu'il est, un être abjecte.

Puis les années passent, il travaille pour obtenir ce qu'il veut même si vivre dans une famille riche n'est en rien un obstacle. Il devient ce que l'on pourrait appeler un homme de pouvoir, appréciant les technologies high-tech, sa voiture, puis son mode de vie atypique que personne ne connait hormis son ancienne amante, d'âge mure qui l'a façonné. Il a arrêté toute relation sexuelle avec elle, mais elle reste une personne importante pour lui, étrangement. Il est à la tête d'une entreprise dans le développement durable, il voyage énormément, passe la plupart de son temps dans son entreprise afin de développer de nouvelle technologie. Il ne supporte pas d'entretenir la moindre relation avec les femmes, hormis celle de dominant à soumise encadré par un contrat très stricte sur le sujet. Il a eu plusieurs soumises, ça n'a jamais vraiment durée parce qu'il ne s'engage pas et ne s'attarde pas à s'encombrer de "sentiments". Il aime sa famille et lui doit absolument tout, il ne s'amuse pas souvent et ne cherche pas à se défaire de ce qu'il est, il ne supporte pas de perdre le contrôle, tout tenir entre ses mains. Il continue de croire à cette vie là, continue de travailler, énormément, de tout diriger et de faire du mieux qu'il peut pour aider ceux qui en ont besoin. Il est ainsi une âme noire dans un corps plutôt bien fait qu'il entretient en faisant énormément de sport de combat et autre action physique pour expulser toute la tension qui coule dans ses veines.

Enfance & Adolescence - Je marche sur le trottoir, avoir 14 ans ça craint trop. En plus de l'appareil dentaire hideux que je me coltine depuis des mois, je viens d'avoir mes fichus règles qui me donnent un mal de ventre pas possible. Je comprends pas ses filles qui hurlent au bonheur d'être enfin une vraie femme. Moi, j'en ai rien à foutre, je constate juste que j'ai une petite poitrine, un appareil dentaire hideux, mal au ventre, et un devoir en maths dans une heure. Murphy fête ses 10 ans aujourd'hui. Murphy ma soeur, ma petite soeur, cette petite frimousse impossible qui n'arrête pas de me rendre complètement folle. Je l'adore, je l'aime c'est ma soeur. Je ne peux que l'aimer, mais en ce moment elle m'étouffe avec ses envies de tout. Elle veut partager, ma vie, elle veut me suivre partout, mais moi je veux pas. Moi je veux vivre comme une adolescente de 14 ans, j'en ai marre de voyager partout pour suivre un père qui n'est jamais là. Militaire, en mission, inintéressant, absent, lâche. Maman l'aime d'un amour inconditionnel, ça se voit, elle lui pardonne tout, mais au final il n'est pas là, et il ne sera pas là pour l'anniversaire de ma petite soeur, que ce soit clair. Blueberry me rejoint le sourire aux lèvres, elle danse presque pour me retrouver. Blue, meilleure amie par hasard, mais meilleure amie pour toujours. L'adolescence ne semble pas avoir d'emprise sur elle, elle est tellement belle avec ces yeux, son sourire et cette façon, non cette grâce de bouger. Moi je suis un bout de bois à côté, mais elle ne se moque jamais de moi, et de mon appareil hideux. Plus que 379 jours et je pourrais l'enlever, je pourrais enfin, ressembler à quelque chose. « Prête pour les maths ? » Je hausse les épaules, pas convaincu. « Pas vraiment, hier j'ai encore passé des heures sur le balcon de l'appartement à dessiner Londres et le couché de soleil. » Elle rit, elle doit me prendre pour une folle parfois, mais elle ne dit jamais rien. Elle m'attrape par le bras et nous filons vers l'école privé, avec nos deux uniformes, deux écolières. Deux meilleures amies.

Passage à l'age adulte & la cassure - C'est l'anniversaire de Blueberry, elle fête ses 18 ans, et je suis déjà toute heureuse de partager cela avec elle. Elle va adorer mon cadeau d'anniversaire, j'en suis persuadée. Je porte pour l'occasion une petite robe, je suis pas du genre à porter des robes, mais je fais des efforts. Depuis que le beau Miles est invité à sa fête. Miles, le mec le plus sexy, le plus canon de tout l'univers. si un jour je devais perdre ma virginité ce serait avec lui, j'en suis persuadée. Bon revenons à mes pensées primordiales. c'est l'anniversaire de Blue et je veux qu'elle apprécie la fête organisée. Ma mère se trouve derrière moi, elle me regarde les yeux embuées. « Tu es magnifique ma puce. » Je me tourne vers elle. Pourquoi est-elle si triste ? Elle s'approche de moi. « Tu es belle, je suis tellement fière de toi, ma puce. » Elle prend dans ses bras et lâche un sanglot. Elle semble si fragile ces derniers temps. Elle s'enferme trop souvent dans les toilettes. « ça va maman ? » Elle me serre encore plus contre moi. « Oui, j'aimerai être là pour ta remise de diplôme et ton départ à l'université, tu peux être fière de toi. » J'ai décidé de commencer des démarches pour faire une école d'art. C'est ce dont je veux faire. Je me recule et croise son visage. « Mais tu seras là maman. » Je me pince les lèvres, une larme coule sur sa joue. « Non mon coeur... J'ai un cancer. » Les mots sont tombés violemment en moi. Lourd et profond et incroyablement douloureux. Son visage s'est creusé et j'ai compris, j'ai tout compris. J'ai eu une réaction pleine d'optimiste lui disant qu'il y avait des chances, la médecine faisait des progrès, elle les a éteint en deux mots : phase terminal. La fin, la fin... Ma maman, cet être absolu qui était mon tout, comment allais-je devoir faire sans elle ? Ce soir là j'ai pleuré dans ses bras, je suis allée faire la fête pour ma meilleure amie, mais le coeur n'y était plus. Je m'en foutais de Miles, il n'était pas aussi beau que ça, je m'en foutais de mes études, j'étais là pour ma meilleure amie, mais mon monde s'ouvrait sous mes pieds...


Elle nous a quitté six mois plus tard, un dimanche, quand l'hiver rentrait dans nos vies. Londres est une ville si froide quand elle s'y met, cette année encore plus que les autres. Mon père n'était même pas là, il a déserté, il est recherché, il est un connard de première, ma soeur et moi nous étions seule à effronté cela. Je ne pouvais pas rêver et devenir peintre ou quoique ce soit du genre, si je devais faire vivre ma petite soeur. Je ne pouvais pas faire cela alors que la vie se montrait chienne. Blueberry était là avec moi, près de moi, toujours là. Mais elle avait aussi ces soucis et c'était douloureux d'imaginer que tout soit simple. On l'avait à peine enterrée que j'avais renoncé à mon rêve pour entamer des études de droit. J'aurai la sureté de l'emploi, un vrai salaire, et une condition parfaite pour subvenir à mes besoins. Avec Murphy on devait se soutenir. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à elle, cette mère aimante, douce, attentionnée qui me disait aimer comme personne d'autre, qui faisait des pâtisseries comme jamais. Ma douce maman, tu me manques.

départ & la nouvelle vie - « La nouvelle zélande, viens on part. » Je l'observais avec de grands yeux. « t'es folle en faite ? » Elle ricane puis m'explique combien l'idée et bonne. Et je me connais par coeur, à mesure qu'elle m'en parle, j'imagine la scène. Nous deux qui débarquons à l'autre bout du monde, partir, oublier le fantôme de maman qui rode partout dans les rues de Londres. Elle a raison, on doit y aller, j'ai envie d'y aller. On réussit même à persuader nos soeurs respectives et voilà que nous y sommes à l'autre bout du monde. J'ai jamais regretté mon choix, j'ai jamais douté une seule fois. Je sais que c'est l'endroit le plus improbable où aller, mais c'est un endroit magnifique. Dommage que je ne sois plus capable de prendre un pinceau pour peindre, parce que les paysages sont sublimes. J'ai pratiquement terminé mes études de droits, il ne manque plus que le concours pour devenir avocat, j'y arriverais. J'ai travaillé, j'ai tout fait, vécu plusieurs vies en tant que serveuse, femme de ménage, vendeuse, caissière, et j'en passe. Mais aujourd'hui, aujourd'hui j'espère voir autre chose. Je devrais me sentir heureuse, je le suis, quand je passe du temps avec ma meilleure amie, ma soeur, mais je ne sais pas quoi penser. Quelque chose en moi c'est fermé pour un bout de temps. Je passerai les détails sur ma vie personnelle qui est inexistante. J'ai à peine le temps pour rencontrer des hommes et je n'arrive jamais à m'intéresser assez longtemps à eux, pour leur faire confiance. J'ai toujours en tête la lâcheté de mon père à la mort de notre mère. Je ne suis pas capable de ça, pas encore. Je pense que je vis les histoires d'amour au travers de mes livres et de la vie passionnante de ma meilleure amie. Elle vit cette passion dévorante avec un homme. J'arrive pas encore à l'apprécier, j'ai trop peur de la ramasser à la petite cuillère mais elle est heureuse et je le suis pour elle. J'adore son fils, il est tellement adorable et beau, je vis pour les autres et j'en oublie de vivre pour moi. « Mademoiselle Cavendish ? » Une voix féminine au téléphone, elle me glace le sang immédiatement. « oui. » elle inspire doucement comme si elle avait l'habitude de dire cela. « Le cabinet d'avocat, nous souhaitons vous rencontrer une nouvelle fois pour faire signer le contrat. Vous avez le poste d'assistante du cabinet, et nous verrons à une augmentation et une évolution comme avocate lors de l'obtention de votre diplôme.. » Je saute sur place, les bras en l'air. Mon téléphone tombe et je le ramasse inextrémiste. Je réponds le plus sérieusement possible. « Très bien je viens vous voir immédiatement. » Fini les boulots merdiques je pourrais travailler dans un cabinet tout en finissant mes études. Je suis heureuse, mais j'ai vite déchanté quand le boulot de mes rêves s'avèrent être celui de simple secrétaire dans un cabinet d'avocat... Je baisse les bras, mais putain le karma il devrait arrêter de me faire chier.